Localisation d'Aiguillon, terroir.
La ville est située
au confluent
des deux rivières (Lot et Garonne) qui ont donné leur
nom au département. Le terroir très riche et le climat
tempéré permettent le développement de cultures
abondantes et variées : céréales, tabac
et avant tout, les fruits, prunes d'Agen, chasselas, pommes, kiwis,
cerises, fraises, pêches, abricots, melons, etc.
Un peu avant 1789, l'agronome anglais Arthur Young visitant notre
région vantait la qualité de ses terres et il notait
que dans la plaine face à Aiguillon la terre valait 4000 livres
la carterée de 7289 m2 (Jean Tonnadre, membre de la Société
des sciences, Lettres et Arts d'Agen).
Cette plaine dite "des Carterées" produisait également
du chanvre destiné à la fabrication de cordages et de
toile à voile pour la marine. Au XIXe siècle, 28 tisserands
et 16 cordiers travaillaient les fibres préparées par
les "peigneuses" (Pierre Polivka, Revue de l'Agenais avril-juin
1984). Cette activité cessa début XXe siècle
avec l'arrêt de la culture du chanvre.
Histoire*
Le site d'Aiguillon, pointe de terre au
confluent du Lot et de Garonne est habité depuis le néolithique
au Pech
de Bère.
Pierre Leblond, géologue, décrit la formation du Pech
de Bère dans une courte video en ligne
ICI.
Les Gaulois y installèrent leurs fours de potiers découverts
par les archéologues locaux; les romains lui donnèrent
le nom d'Aculeum (qui devint Aiguillon) et y bâtirent un castrum
dont subsistent encore les monumentales arcades sous le château
Lunac et aussi une tour dite "la
Tourasse". Le castrum de Saint-Côme protégeait
le croisement des deux grandes voies romaines de la
Ténarèze et de Aginensis
Burdigala (Agen-Bordeaux).
La féodalité voit l'édification
de châteaux, celui du Fossat
et celui de Lunac,
surtout destinés à se protéger des seigneurs
souvent belliqueux. A cette époque, la ville était divisée
en trois seigneuries : celle de Lunac, la plus ancienne, celle du
Fossat et le reste de la ville avec l'église Saint-Félix
et celle des Carmes
constituait la troisième.
Lors de la guerre de Cent Ans, Aiguillon
était entourée de redoutables murailles qui lui permirent
de résister en 1345 à un siège
de plusieurs mois au cours duquel les canons furent utilisés
pour la première fois en France. Voir
la carte dessinée par le Colonel Duburgua.
Les guerres de religion
affectèrent Aiguillon et ses environs pendant la seconde moitié
du XVIe siècle et un bon quart du début du XVIIe siècle.
Henri IV est à l'origine de
la construction du barrage et des deux moulins
sur le Lot. Il faut signaler que grâce à ces moulins,
Aiguillon fut une des premières localités de la région
à produire l'électricité nécessaire à
l'éclairage et cela dès 1875.
En 1599, le Duché d'Aiguillon
fut constitué à partir des baronnies d'Aiguillon, de Montpezat,
de Sainte-Livrade, de Madaillan et d'Almayrac. Le premier Duc fut
Henri de Lorraine, tué au siège de Montauban en 1621
et enterré dans l'église des Carmes, ravagée
par un incendie en 1922, aujourd'hui salle de réunions et d'expositions.
L'avant dernier duc héritier
de cette famille, Emmanuel-Armand
fut ministre de Louis XV ; disgracié à l'avènement
de Louis XVI, il se retira à Aiguillon pour faire bâtir
sur l'emplacement de l'ancien château du Fossat, le très
beau château
des Ducs (XVIIIe siècle) où il mena, avec
soirées de réception, de concerts, de théâtre,
une vraie vie de cour. Ce fut l'époque la plus brillante d'Aiguillon.
Son fils, Armand-Désiré
entra dans l'histoire en faisant voter dans la nuit du 4 août
1789, l'abolition des privilèges.
Pendant la période de la Révolution,
Aiguillon fut le siège de nombreux épisodes troublés
mais heureusement peu violents.
Après le
coup d'état de Louis-Napoléon Bonaparte,
le 2 décembre 1851, le département du Lot-et-Garonne
fut un des premiers à se révolter pour défendre
la République. Aiguillon n'échappa pas à l'esprit
de résistance. La majorité des insurgés étaient
des ouvriers et des artisans. Les émeutes furent rapidement
réprimées.
Un aiguillonnais de souche, André
Coscoquela, a raconté ses souvenirs d'enfance de
la guerre 1914-1918 à Aiguillon.
L'esprit de résistance
se manifesta pendant la deuxième guerre mondiale 1939-1945.
Promenades.
Il ne faut pas manquer de visiter le vieil Aiguillon,
ses vieilles rues et ses maisons
anciennes (XIIe siècle), d'admirer le château
de Lunac et celui
des Ducs, d'entrer dans l'église Saint Félix
et d'observer attentivement son magnifique ensemble de vitraux,
de consacrer quelques minutes à l'émouvant Monument
aux morts sculpté par Daniel
Bacqué, de faire le tour de la fontaine
monumentale des trois grâces et du groupe sculpté
de La République
au jardin public, de marcher jusqu'au confluent, de vous baigner à
la plage du Lot, de visiter la chapelle Notre
Dame de Pélagat décorée de peintures
murales et de réaliser des excursions aux alentours, vers les
pittoresques villages de Nicole (avec son panorama impressionnant
du Pech de Bère d'où l'on domine les plaines de la Garonne
et du Lot), de Frégimont, Galapian ou Lagarrigue.
Célébrités
Aiguillon a vu naître le troubadour Lantelm
au XIIIe siècle, au XIXe siècle les peintres Fernand
Sabatté, Raoul
Dastrac, le musicien Marc
de Ranse, Clément
Maurice Gratioulet pionnier du cinéma sonore et
Germain Demay,
célèbre sigillographe. Au XXe siècle le peintre
Louis Lamarque.
Un célèbre écrivain du XXe siècle, Robert
Merle repose au cimetière d'Aiguillon. Une incertitude
plane sur le lieu de naissance de Théophile
de Viau, poète libertin du XVIIe siècle.
Le fameux sprinter des années 20 et 30, Lucien
Michard vécut une grande partie de sa vie à
Aiguillon pendant sa retraite et l'astronome Guy
Soulié
est issu d'une famille d'origine Aiguillonnaise. Aiguillon compte
aussi d'autres célébrités, bien vivantes
celles-là, Alain
Paraillous, Michèle
Lhopiteau-Dorfeuille, Jean-Michel
Rocskay, ...
Depuis 1958, Aiguillon est jumelée
avec la ville de Visé,
dans la Province de Liège, en Belgique.
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*Tout ce qui est traité dans cette partie du
site est grandement tiré d'Histoire de la ville d'Aiguillon
et de ses environs par l'Abbé Alis dont on ne saurait trop
conseiller la lecture sur papier ou en ligne ICI.
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